vendredi 9 avril 2010

Casse tête éducatif

Tout d'abord un petit rappel sur le système scolaire haïtien:
  • Le système est réparti en cinq tranches: Le préscolaire, les premiers deuxième et troisième cycle fondamentaux (qui vont jusqu'à la quatrième secondaire) et le nouveau secondaire (de la troisième à la terminale). L'enseignement fondamental est sensé doter les élèves d'un socle de connaissance de base. A moyen teme le fondamental devrait être enseigné dans des écoles "fondamentales" les lycées ne gardant que le "nouveau lycée".
  • Le cursus scolaire est sanctionnée par 4 diplômes: Le certificat (fin de 6ème année fondamentale), le diplôme de fin de 9ème année fondamentale, la rhétorique et la philosophie (il y a deux bacs successifs comme jadis en France).
  • 90 à 95 % de l'enseignement est privé et la qualité de l'enseignement y est extrêmement variable.
  • Les écoles nationales et les lycées (bien que la situation soit là aussi assez contrastée) bénéficient généralement d'un qualité d'enseignement meilleure que dans les écoles privées. En revanche les classes y sont en sur effectifs (généralement plus de 80 élèves par classe avec des pics à 150) si bien que leur capacité d'accueil sont quasiment nulles.
  • L'offre éducative est extrêmement variable d'une commune à l'autre tant qualitativement que quantitativement. Sur les 10 communes du département seul 3 (Port de Paix, Saint Louis du Nord et Jean Rabel) sont dotées d'un cursus complet (de la 1ère AF à la philo). Les "parents pauvres" sont: Anse à Foleur, La tortue, chansolme et Baie de Henne et Bombardopolis. La question de l'offre éducative est primordiale: en effet l'absence d'offre éducative complète entraine des flux migratoires précoces et nuit considérablement à l'implantation de cadres dans les zones concernées.
  • Les bailleurs de fond traditionnels ne financent pas le secondaire (pour l'UNICEF par exemple un enfant ça s'arrête à 14 ans)
Avant de s'intéresser à la problématique des rescapés dans ce contexte j'aimerai revenir sur la question de l'offre éducative.
Soit les communes de Saint Louis du Nord et Anse à Foleur, distante d'environ une heure de route:
  • La commune de Saint Louis offre un cursus complet: on y trouve le lycée de la Menais qui compte deux vacations (matin et après midi) et dont les résultats aux examens n'ont rien à envier à Port Au Prince, les collège sygma omega et philadelphie... La plupart des jeunes font donc leur scolarité complète à Saint Louis, leurs parents, assurés de pouvoir scolariser leur enfant restent donc sur la commune dont l'attractivité de l'offre scolaire est conforme à leurs besoins.
  • Anse à Foleur en revanche ne compte qu'un lycée en vacation PM s'arrêtant à la seconde. Comme il est extrèmement difficile d'obtenir une place dans une bonne école (plus on arrive tard moins on de chance d'être accepté), la majorité des jeunes vont donc soit être déscolarisés après la neuvième (au mieux) soit partir pour saint louis, port de paix le cap ou port au prince dès la fin de la sixième année. On peut prédire sans grand risque de se tromper que ces jeunes partis à l'age de 10-12 ans ne remettront pas les pieds sur la commune. Il est d'ailleurs flagrant de constater que suite au rapatriement des rescapés c'est Anse à foleur qui a été confrontée aux problèmes sociaux les plus importants. Corollaire: les parents disposant d'un minimum de moyens ou de bagage intellectuel préféreront s'exiler pour accompagner la scolarité de leurs enfants.

La suite au prochain numéro...

1 commentaire:

  1. et dire que je rale sur la disparition de la carte scolaire en france!!!!!

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