mardi 20 avril 2010

Orphelinats toujours

copie du commentaire reçu ce jour:
"info du mole
des americains viennent d arriver pour ouvrir un orphelinat. probleme, on a pas d orphelins; comme dit un molois qui a de l humour :"on va en fabriquer". le delire de l adoption continue..."

lundi 12 avril 2010

Ti moun potoprens reyisi al lekol

Enfin une petite note positive une semaine après la réouverture "officielle" des classes dans l'ouest.
Ce matin j'ai vu tout plein de timouns en uniformes et le lycée pétion était plein.
On est encore très très loin de la rescolarisation de 100 % de la population scolaire mais c'est un progrès indéniable.

dimanche 11 avril 2010

Dessalines reviens ils sont devenus fous

Je suis passé cet après midi devant toussaint louverture (l'aéroport, toujours sous controle américain, pas le héros de l'indépendance) à l'heure d'arrivée du vol de miami.

Il y avait au moins 75 missionnaires américains débarquant en troupeau pour prêcher la bonne parole et apporter soutien et réconfort...
Ajoutez à ça une commission intérimaire pour la reconstruction (qui va gérer les fonds) constituée à plus de 50% par les pays donateurs et où opposition et société civile n'ont pas leur place.

Et bien on est pas loin de la mise sous tutelle, et très loin de Bwa Kayiman, Vèrtières etc...

vendredi 9 avril 2010

Casse tête éducatif

Tout d'abord un petit rappel sur le système scolaire haïtien:
  • Le système est réparti en cinq tranches: Le préscolaire, les premiers deuxième et troisième cycle fondamentaux (qui vont jusqu'à la quatrième secondaire) et le nouveau secondaire (de la troisième à la terminale). L'enseignement fondamental est sensé doter les élèves d'un socle de connaissance de base. A moyen teme le fondamental devrait être enseigné dans des écoles "fondamentales" les lycées ne gardant que le "nouveau lycée".
  • Le cursus scolaire est sanctionnée par 4 diplômes: Le certificat (fin de 6ème année fondamentale), le diplôme de fin de 9ème année fondamentale, la rhétorique et la philosophie (il y a deux bacs successifs comme jadis en France).
  • 90 à 95 % de l'enseignement est privé et la qualité de l'enseignement y est extrêmement variable.
  • Les écoles nationales et les lycées (bien que la situation soit là aussi assez contrastée) bénéficient généralement d'un qualité d'enseignement meilleure que dans les écoles privées. En revanche les classes y sont en sur effectifs (généralement plus de 80 élèves par classe avec des pics à 150) si bien que leur capacité d'accueil sont quasiment nulles.
  • L'offre éducative est extrêmement variable d'une commune à l'autre tant qualitativement que quantitativement. Sur les 10 communes du département seul 3 (Port de Paix, Saint Louis du Nord et Jean Rabel) sont dotées d'un cursus complet (de la 1ère AF à la philo). Les "parents pauvres" sont: Anse à Foleur, La tortue, chansolme et Baie de Henne et Bombardopolis. La question de l'offre éducative est primordiale: en effet l'absence d'offre éducative complète entraine des flux migratoires précoces et nuit considérablement à l'implantation de cadres dans les zones concernées.
  • Les bailleurs de fond traditionnels ne financent pas le secondaire (pour l'UNICEF par exemple un enfant ça s'arrête à 14 ans)
Avant de s'intéresser à la problématique des rescapés dans ce contexte j'aimerai revenir sur la question de l'offre éducative.
Soit les communes de Saint Louis du Nord et Anse à Foleur, distante d'environ une heure de route:
  • La commune de Saint Louis offre un cursus complet: on y trouve le lycée de la Menais qui compte deux vacations (matin et après midi) et dont les résultats aux examens n'ont rien à envier à Port Au Prince, les collège sygma omega et philadelphie... La plupart des jeunes font donc leur scolarité complète à Saint Louis, leurs parents, assurés de pouvoir scolariser leur enfant restent donc sur la commune dont l'attractivité de l'offre scolaire est conforme à leurs besoins.
  • Anse à Foleur en revanche ne compte qu'un lycée en vacation PM s'arrêtant à la seconde. Comme il est extrèmement difficile d'obtenir une place dans une bonne école (plus on arrive tard moins on de chance d'être accepté), la majorité des jeunes vont donc soit être déscolarisés après la neuvième (au mieux) soit partir pour saint louis, port de paix le cap ou port au prince dès la fin de la sixième année. On peut prédire sans grand risque de se tromper que ces jeunes partis à l'age de 10-12 ans ne remettront pas les pieds sur la commune. Il est d'ailleurs flagrant de constater que suite au rapatriement des rescapés c'est Anse à foleur qui a été confrontée aux problèmes sociaux les plus importants. Corollaire: les parents disposant d'un minimum de moyens ou de bagage intellectuel préféreront s'exiler pour accompagner la scolarité de leurs enfants.

La suite au prochain numéro...

jeudi 8 avril 2010

Rions un peu

Une brève parue dans le nouvelliste, l'histoire ne dit pas s'il s'agit d'une phrase volontaire ou d'une interprétation un peu lacunaire de la langue de molière.

Jane Birkin solidaire à la cause des enfants haïtiens


Haïti: La fameuse interprète de l'"Enfants d'hiver", Jane Birkin est dans nos murs. La chanteuse britannique installée en France n'a pas pu s'empêcher d'être solidaire à la cause haïtienne.

mardi 6 avril 2010

L'arbre qui cache la forêt

J'ai reçu plusieurs réactions suite à mon dernier article, dont une que j'ai supprimé par erreur (je m'en excuse auprès de son auteur c'est de la faute de l'inventeur du clic du touchpad...) et qui pensait qu'il s'agissait d'une arnaque à l'humanitaire.
La réalité est malheureusement plus prosaïque, le marché de l'adoption est devenu un business lucratif particulièrement depuis une quinzaine d'année.
Évidemment le cas est particulièrement caricatural mais plus dans la forme que dans le fond.
Quelle différence entre ce foyer des petits démunis et les différents avocats, pasteurs et autres qui font de l'adoption leur fond de commerce.
Comment une fille complètement allumée peut débarquer (comme c'était le cas la semaine dernière) avec pour objectif d'adopter un petit orphelin.
Cela interroge surtout la conception occidentale de l'adoption qui au dela du désir légitime d'avoir un enfant s'accompagne pour un certain nombre d'un discours judéo-chrétien sur le fait "d'aider un enfant du bout du monde..."
Alors rappelons le:
- l'écrasante majorité des enfants haïtiens adoptés ne sont pas orphelins.
- Le concept de renonciation à la parentalité n'existe pas en Haïti.

Bon je me répète alors j'arrête par la si le sujet vous intéresse cliquez sur le label adoption vous retrouverez les anciens articles.

samedi 3 avril 2010

Parlons encore un peu d"adoption

Vu sur le forum du guide du routard


"CRÈCHE FOYER DES PETITS DEMUNIS
Port-au-Prince .HAITI Delmas 75 Puis Blain Av Albert Jode # 8. PHONE ;(509) 36743306
Foyerdemunis02@yahoo.fr
CRECHE reconnue par l’Ibers Une fois obtenue votre agrément n’hésitez une minute contactez nous en un rien de temps vous voila votre petits , frais imbattable de beaux enfants de 3 mois a 5 ans (jumeaux, jumelles)
Vérifiez notre légalité
Sur GOOGLE tapez INTERNATIONAL ADOPTION PROCESS HAITI vous verrez la notre en 31 éme position « CRECHE FOYER DES PETITS DEMUNIS »

Alors qu’attendez-vous plus de 50 enfants sont disponibles pour avoir une vraie famille "


et la réponse de mon pote fred


"A combien du kilo?

j en prendrais bien une demi douzaine, mais deux questions me taraudent l esprit:
-sont ils complets,
-vous me les faites a combien du kilo, sachant que le cours a fortement progresse depuis le seisme



vous me faites vomir...."

jeudi 1 avril 2010

Politiquement incorrect

"Haïti est un pays à vocation essentiellement agricole" (a prononcer en chœur en détachant bien les syllabes)
Voila ce que l'on rabache aux jeunes écoliers depuis que le petit concombre se bat avec l'aubergine.
"et dont une grande partie de l'intelligentsia est constituée d'Agronomes"
Ah non celui la on le dit pas...
Depuis quand un pays à 80% montagneux et ou la densité de population dépasse les 200 hab/km2 est à vocation agricole...
La souveraineté alimentaire est un enjeu majeur pour Haïti.
S'obstiner à vouloir renforcer des productions vivrières sur des parcelles microscopiques sans s'attaquer au problème foncier et à la question des bassins versants sensibles est une absurdité.
Petit rappel agronomique (de tête j'ai pas mes cours sur moi):
  • Toute parcelle comprise entre 5 et 25 % doit faire l'objet d'aménagement anti-érosifs
  • Toute parcelle comprise entre 25 et 40 % est impropre à l'agriculture vivrière et à toute forme de culture annuelle sarclée.
  • Toute parcelle excédant 40% est impropre à l'agriculture et doit faire l'objet d'un couvert végétal permanent. (Même les cultures pérennes sarclées comme le café sont érosives)
Abner Septembre (coordonnateur de l'Association des Paysans de Vallue) dans un de ses discours inspiré à l'occasion de la foire de la montagne s'était plut il y a quelques années à imaginer Haïti comme la Suisse de la caraïbes. Bien que cela puisse paraitre un petit peu "visionnaire" (d'aucun diront "illuminé"), je suis persuadé qu'il y a dans cette analyse une source d'inspiration pour sortir d'une vision d'un monde de bisounours où des paysans peuvent vivre avec moins d'un demi hectare de terre morcelé en 5 à 6 parcelles dont la moitié accuse une pente de plus de 45%.

Mon propos est volontairement polémique, pour une vision complémentaire (mais pas forcément contradictoire) je vous invite à consulter l'excellent plaidoyer d'AVSF disponible ici